Cet été 2016, pour la première fois, la pêche en eau douce était proposée comme une animation à part entière au camping Lous Suais. Une activité naturiste bien entendu : les vacanciers pouvaient s’adonner à ce loisir dans le plus simple appareil. Une idée qui a de quoi surprendre. La pêche, un loisir plébiscité par les adeptes de l’habit de peau ? Le nouveau gérant Gilles Bessec confirme. « Le partenariat que j’ai établi avec la fédération départementale de pêche a été un vrai succès l’an passé. Cette année nous allons lui donner un coup d’accélérateur », se plait-il à dire. Il faut dire que le camping Lous Suais, niché au cœur du Limousin, possède un avantage de taille : il se situe au bord du lac de Cheissoux. Cette étendue d’eau très poissonneuse permet de combiner, pour les vacanciers présents, le naturisme à la pratique de la pêche.

Exit l’idée communément répandue d’un naturiste végan bannissant de ses passe-temps favoris ceux qui exploitent l’animal : « Je ne suis pas sûr que les naturistes soient en majorité végétariens ou végans, contrairement à ce que l’on pourrait penser. J’ai, par exemple, proposé un barbecue l’été dernier à base de produits végétaux tels que des tomates farcies au fromage de chèvre. C’était très bon. Les gens ont aimé. Mais sans plus. La fois suivante j’ai proposé un barbecue avec de la viande et là l’événement a été beaucoup plus apprécié », indique Gilles Bessec.

Tout l’été, les pêcheurs naturistes se sont succédé au bord du lac. Non seulement l’idée a séduit mais elle a été demandée avec entrain. « Je n’avais pas eu le temps, ni l’espace, pour mettre en avant la pêche de loisir l’an passé. C’était notre première saison. Nous n’étions pas pro actifs mais les vacanciers sont venus d’eux-mêmes nous demander s’ils pouvaient acheter sur place leur carte de pêche ou des accessoires comme des appâts », complète le gérant de Lous Suais. Finalement une dizaine de cartes de pêche ont été vendues en 2016. Sans compter les personnes présentes qui en avaient déjà une.

Cette année, les propriétaires ont décidé de proposer un rayon de matériel de pêche à la réception. Des cours seront également donnés par les agents de la fédération départementale et la pêche de loisir a été mise en avant sur leur site web.

Comme Lous Suais, les campings naturistes permettant la pratique de ce sport sont nombreux. Choquant ? La question peut être posée. La pêche de loisir est un acte de prédation vis-à-vis d’un animal sauvage. Une prédation qui peut être remise en cause dans une société où l’élevage sustente largement aux besoins naturels des occidentaux que nous sommes. Quid de l’épuisement des ressources naturelles au cœur de l’actualité mondiale ? Les rivières françaises n’échappent pas à ce constat amer. Certains animaux de nos cours d’eau ont été classés sur la liste rouge des espèces en voie de disparition par l’Union Internationale de la Conservation de la Nature (UICN), tels que le saumon, le brochet ou l’anguille. Parmi les causes relevés par les scientifiques : la pollution certes mais également, pour le saumon, la pression exercée par les 1,5 millions de pratiquants de la pêche de loisir.

Article complet à lire dans le N°24 – Mai/Juin/Juillet